Un handicap, un métier

Le handicap, qu’il soit physique ou mental, complique la vie courante. Dans les locaux de l’Établissement et service d’aide par le travail, l’ESAT, créé et géré, depuis 1978, par l’APEI de Saint-Amand-Montrond, 107 personnes en situation de handicap occupent des postes dans des domaines variés : blanchisserie, cuisine, cartonnage, sous-traitance industrielle, création et entretien d’espaces verts ou encore hygiène et entretien des locaux. Nous avons déjà présenté Philippe, Jean-Claude, José et Noël, c’est aujourd’hui Philippe qui a bien voulu se présenter :

Philippe Vertaldi

Philippe est né à Paris il y a 46 ans, il est manutentionnaire polyvalent à l’ESAT Vernet Industriel.
Très jeune, ainsi que son frère Pascal, il est retiré à la garde de ses parents. Le jeune garçon est confié à de nombreuses familles d’accueil dans les régions de Sancoins et Nevers. Il change très souvent d’écoles et explique que ses problèmes d’illettrisme sont probablement liés à cette scolarité mouvante. Il intègre à l’adolescence, le centre de formation Le Châtelier Henry Ey situé à Saint-Florent-sur-Cher où on lui enseigne les rudiments de métiers variés tels que la maçonnerie, le jardinage ou encore la peinture. Orienté en ESAT par la MDPH en mai 2006, il entre en contact avec l’APEI de Saint-Amand-Montrond où il est accueilli à l’ESAT Vernet Industriel avec un logement au foyer éclaté et un premier poste à l’atelier cartonnage. « A la fin, je n’étais pas à l’aise dans cet atelier et j’avais des mésententes avec quelques collègues », explique-t-il.
Pour tenir compte de ses attentes, en 2011, Philippe a l’occasion d’emménager dans une petite maison à Saulzais-le-Potier puis d’intégrer l’atelier de sous-traitance industrielle  situé dans le village. « C’est plus calme, je m’y sens beaucoup mieux », déclare Philippe. Son travail consiste à préparer des luminaires pour le compte d’une entreprise de la région, il colle, visse et procède au montage des pièces constituant les lampes. A d’autres moments, il installe des mèches dans les flacons de désodorisant qui partent ensuite vers l’entreprise adaptée L’Artisanerie où elles seront remplies de produits parfumés. « J’aime bien ce que je fais ici et comme j’aime bien, ce n’est pas compliqué de le faire », déclare Philippe malicieusement. Ses moniteurs, Évelyne et Patrice le trouvent consciencieux et ils savent qu’ils peuvent compter sur lui pour des tâches spécialisées.
Philippe vit seul et gère son quotidien, il fait ses courses, ses repas et son ménage. De temps à autre, son amie, Sandrine, qui travaille également à l’ESAT Vernet Industriel, vient le rejoindre et ils partagent leurs loisirs.
« J’ai du travail, une copine, une maison, un jardin que je cultive en été et j’ai pu m’acheter un scooter », conclut le jeune homme pour expliquer qu’il se sent bien dans sa vie.