Le handicap, qu’il soit physique ou mental, complique la vie courante. Dans les locaux de l’entreprise adaptée L’Artisanerie, créée et géréée, depuis 1980, par l’APEI de Saint-Amand-Montrond, 83 personnes en situation de handicap occupent des postes liés à la fabrication, l’assemblage et le conditionnement de produits de nettoyage , d’hygiène et d’entretien. Les personnes en situation de handicap employées dans cette entreprise adaptée possèdent de réelles compétences et font preuve d’un véritable savoir-faire.
Nous allons, au fil du temps, avec différents portraits, vous présenter quelques-unes de ces personnes.
Aujourd’hui, Jean-Claude Girondeau s’est prêté au jeu :
Jean-Claude Girondeau est opérateur de saisie. Il est né à Ainay-le-Château il y a 53 ans et c’est dans ce village qu’il a passé son enfance et est allé à l’école primaire. Jean-Claude a 3 frères, l’un d’eux est scolarisé à Bourges et c’est en allant le chercher avec ses parents que le véhicule qu’ils occupent tous les trois subit un terrible accident.
« C’était le 19 mai 71 et à partir de là, tous a basculé, j’ai dû tout réapprendre » se souvient-il. En effet, Jean-Claude, qui a 11 ans et doit prochainement entré en 6ème, est victime d’un traumatisme crânien qui occasionne une hémiplégie.
Il ne marche plus, ne peut plus se servir de son bras droit, il était droitier… Il fait un long séjour à l’Hôpital de Tours et ces derniers le dirigent pour la rééducation sur celui de Montluçon qui refuse de l’accueillir, la structure n’étant pas vraiment conforme à son handicap. C’est donc le retour à la maison où il sollicite son frère Daniel pour que celui-ci lui confectionne une canne puis pas à pas, le jeune garçon fait, un, deux, trois pas, son frère le suivant avec un tabouret pour qu’il se repose de temps à autre. Bel exemple de fraternité ! Jean-Claude s’est entraîné à écrire de la main gauche et enfin, est admis en rééducation à Fontainebleau où son séjour alterne entre rééducation et scolarité.
En 1979, il obtient un CAP d’employé de bureau mais il ne trouve pas de travail et reste sans emploi jusqu’en 1985. Par une connaissance, il propose ses services à l’entreprise adaptée L’Artisanerie et il y entre le 3 janvier 1985. « Il neigeait » se souvient Jean-Claude avant de poursuivre « j’ai pris mon poste au service expédition, au début c’était rudimentaire, des tréteaux, une planche et l’on faisait tout à la main, bordereaux et étiquettes, il fallait déchiffrer les bons de commande… j’ai vu l’évolution. Aujourd’hui, ils sont saisis, c’est plus facile à lire, je les vérifie, j’appose un tampon sur le bon de livraison et je saisis les informations pour l’expédition sur l’ordinateur », explique celui-ci qui travaille sur un fauteuil adapté à son handicap.
Jean-Claude est propriétaire de sa maison qui se situe près de chez ses parents, le midi, il déjeune avec quelques collègues au restaurant du foyer des jeunes travailleurs.
Il emploie son temps libre à la natation et au jardinage, il possède le permis de conduire et une voiture automatique et emmène souvent sa maman pour des promenades en forêt où ils ramassent des champignons. Pour lui, nous dit-il, son travail est synonyme d’intégration sociale et de bien-être.
