Le handicap, qu’il soit physique ou mental, complique la vie courante. Dans les locaux de l’Établissement et service d’aide par le travail, l’ESAT, créé et géré, depuis 1978, par l’APEI de Saint-Amand-Montrond, 107 personnes en situation de handicap occupent des postes dans des domaines variés : blanchisserie, cuisine, cartonnage, sous-traitance industrielle ou encore création et entretien d’espaces verts. Nous allons, au fil du temps, avec différents portraits, vous présenter quelques-unes de ces personnes.
Aujourd’hui, José Lopez s’est prêté au jeu :
José Lopez est aide en cuisine.
José est né dans le quatorzième arrondissement parisien il y a 56 ans. Son papa décède dans sa prime enfance et il est placé par la Direction de l’Aide Sociale à l’Enfance dans un foyer de Seine et Marne à Esbly. Ses sept frères et sœurs sont tous placés et chacun dans des lieux de vie différents.
Le jeune homme obtient malgré tout son certificat d’études et débute une formation de menuiserie qu’il interrompt et part rejoindre sa maman à Saint-Amand-Montrond.
José entre très jeune dans la vie active. Pendant 6 ans, il travaille dans une fabrique de meubles. Victime d’un licenciement économique, il retourne en région parisienne où il exerce, pendant 9 ans, dans une menuiserie. Il rencontre celle qui va devenir son épouse, Irène, originaire elle-même de Saint-Amand-Montrond où ils s’installent.
José est courageux, il intègre une fabrique de palettes « il fallait en produire 1000 à la journée, c’était pénible et fatiguant » précise-t-il. A cette époque, José sombre dans la dépression.
Après des années de soins et d’hospitalisation, il est reconnu travailleur handicapé par la MDPH et en juin 2010, l’APEI de Saint-Amand-Montrond lui propose un stage à l’atelier cartonnage. Ensuite, vient une proposition pour un emploi en cuisine au sein des foyers Bernard-Fagot. José accepte, et c’est pour lui une révélation.
Son moniteur, Cyrille, lui montre le travail et lui prodigue des encouragements, José est comblé par ce nouveau métier. « En arrivant le matin, je commence par l’épluchage des légumes qui seront servis au déjeuner, puis vient la préparation des entrées que l’on installe dans les vitrines réfrigérées du self et enfin nous confectionnons les desserts. En cuisine, les normes d’hygiène sont très importantes ». José est intégré à une brigade composée d’une dizaine de personnes qui travaille à produire tous les jours environ 220 repas avec un surcroît d’activité le vendredi pour préparer les repas qui seront servis le week-end.
Comme le dit José : « C’est plus calme qu’en menuiserie, moins stressant bien que ce soit souvent intensif. Chez moi je fais la cuisine et me sert souvent de ce que j’apprends ici, ma femme est ravie !». Quant aux enfants de José et Irène, l’aîné Cédric, 20 ans, en situation de handicap, travaille à l’entreprise adaptée L’Artisanerie. Le second, qui a 16 ans, est au lycée.
José est heureux et satisfait de sa vie : « Aujourd’hui, je ne m’ennuie plus, la maladie m’a obligé à rester trop longtemps sans travailler ».