Le 20 décembre 2018, à l’occasion de la fête de Noël de l’ESAT Vernet Industriel et des foyers Bernard-Fagot, les personnes en situation de handicap, le personnel, l’ensemble du conseil d’administration de l’APEI de Saint-Amand-Montrond et la direction générale se sont réunis autour de Dominique de Bengy afin de fêter son départ en retraite.
Dominique animait depuis 13 ans l’atelier de pratiques artistiques de l’ESAT. Chaque vendredi, une dizaine d’usagers, accompagnés par Dominique, se retrouvaient pour mettre de la couleur sur des toiles et de la couleur dans leur vie. A cette occasion, Dominique transmettait à chacun les techniques de peinture les plus adaptées selon le modèle choisi.
La richesse et la diversité des toiles créées ont ainsi permis de constituer un fond permanent d’œuvres qui a été régulièrement mis en valeur et présenté lors d’expositions.
Michel Giet rendant hommage à Dominique |
Dominique Accompagnée de C. Denis, de M. Giet de de J.-P. Havard |
Michel Giet, vice-président de l’APEI de Saint-Amand-Montrond, lui-même artiste peintre à ses heures et très attaché à cet atelier, a rendu un bel hommage à Dominique au travers d’un texte très émouvant. Il lui a ensuite offert un album photo regroupant une grande partie des tableaux réalisés durant toutes ces années.
Dominique, très émue mais avec sa gaieté habituelle, a fait part du plaisir qu’elle a eu à enseigner l’art de la peinture tellement varié et riche de couleurs et d’émotions.
C’est désormais Ludivine Barbault qui prend le relais en suivant ce chemin tracé par Dominique, à l’écoute de la sensibilité et des attentes de chacun.
Nous souhaitons à Dominique une belle et heureuse retraite et à Ludivine la bienvenue au sein de notre association.
Retrouvez le texte de Michel Giet >> ICI <<
Anne-Lise Dupays, journaliste, en parle dans l’Echo du Berry du 20 décembre 2018 :
Dernière séance de peinture avec Dominique de Bengy à l’APEI
Encadrante de l’atelier de pratiques artistiques de l’APEI (Association de parents d’enfants inadaptés) de Saint-Amand pendant treize ans, Dominique de Bengy prend sa retraite.
Dominique, c’est un vrai rayon de soleil. Sa joie communicative et tout le bonheur qu’elle a apporté à nos enfants pendant toutes ces années n’ont pas de prix, confie la mère d’un participant de l’atelier de pratiques plastiques de l’APEI de Saint-Amand.
Voilà treize ans que Dominique de Bengy faisait vivre cet atelier de peinture hebdomadaire, à l’ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail) le vendredi et aux foyers Bernard-Fagot le mardi. A la veille des vacances de Noël, Dominique assurait ainsi sa dernière séance à l’ESAT. Les participants de l’atelier peinture, tous volontaires, saluaient les qualités de leur professeur : « Elle nous aide à faire quelque chose de bien », sourit Stéphane, tout en apportant une dernière touche de jaune sur la toile. « Et surtout, elle est très patiente », assure Marie-Neige.
La peinture pour se détendre et de dépasser
Une fois par semaine, Stéphane, Marie-Neige, Laëtitia et Judicaël laissent de côté leurs travaux de cartonnerie ou de blanchisserie le temps d’une journée autrement créative. « La peinture permet de se détendre », témoignent les participants de l’atelier de façon unanime. Face à la toile blanche et aux angoisses que celle-ci peut parfois susciter, Dominique apporte des idées et des suggestions pour ne laisser personne de côté même si, souvent, les participants de l’atelier arrivent avec une image ou un projet artistique très précis.
De ces ateliers sont nés des œuvres plurielles et nombre d’entre elles ont pu être exposées ces dernières années : à l’occasion de l’exposition biennale organisée par l’APEI à Saint-Amand, dans le cadre du Téléthon à Orval, ou encore au Salon international du Val d’or, où l’atelier avait pour habitude de présenter une œuvre collective. « Nous avons travaillé sur des reproductions mais aussi à partir de taches, sur les pas de Nicolas de Staël, s’appliquant à voir comment la tache, qui n’est pas belle, va le devenir. »
A quelques jours de la retraite, Dominique de Bengy confie, après treize années passées à l’APEI : « Les participants m’ont beaucoup plus apporté que ce que j’ai pu leur apprendre. Je pars heureuse de les voir heureux ». Les personnes connaissant Dominique retrouveront dans ses propos toute sa modestie. « Dominique a toujours été complètement investie au sein de l’atelier, insiste Michel Giet, vice-président de l’APEI. Elle a accompagné les participants dans la création en leur permettant de s’exprimer librement. Elle a toujours su les guider avec tact, sans être directive. Son altruisme très développé et toutes ses qualités humaines se font de plus en plus rares. »
Dominique part sereine de voir l’atelier pérennisé après elle. En effet, Ludivine Barbault prendra la suite à l’ESAT dès le mois de janvier. Pour sa retraite, la berruyère a justement prévu de se mettre un temps « en retrait » à Saint-Amand-Montrond, où elle vient de poser ses valises.
Originaire de Meulan en Seine-et-Oise où elle a vu le jour en 1947, Dominique est diplômée des Beaux-Arts de Bourges. Elle a ensuite fait une école de stylisme à Paris, ce qui lui a ouvert les portes des grandes maisons de couture françaises, à l’instar de Dior. Étalagiste pour de grandes enseignes, elle a également travaillé à la mise en valeur de magasins, en lien avec la Chambre de commerce et d’industrie du Cher.
Mère de trois garçons et trois fois grand-mère, Dominique chante au sein de l’équipe liturgique de la paroisse de Bourges, en l’église Sainte-Barbe qu’elle continue de fréquenter. A Saint-Amand-Montrond, réflexion, nature et peinture nourriront le temps de la retraite de Dominique de Bengy.
Ludivine Barbault prend le relais
A partir du mois de janvier, Ludivine Barbault prendra la suite de Dominique de Bengy à l’atelier de pratiques artistiques de l’APEI. Cette berruyère de 30 ans a exercé le métier d’aide-soignante, notamment au foyer Saint-François de Bourges pendant huit ans. Là-bas, elle a développé des projets artistiques et culturels tels que la réalisation de fresques avec les résidents du foyer. Originaire de Bagnolet, en région parisienne, elle a habité, entre autres, à Morlac et Saint-Pierre-les-Etieux. Elle a été l’élève de Blandine Poulet, Robert Durazza, Wilfried Augé et Jean Doucet à l’école municipale d’art de Saint-Amand qu’elle a fréquenté dès l’âge de 19 ans. Aujourd’hui étudiante en 3e année à l’Ecole nationale supérieure d’art de Bourges et maman d’une petite Lison, elle s’est imprégnée de l’atmosphère de l’atelier de l’ESAT lors d’un temps de transmission avc Dominique. Dans la même optique, Ludivine veut être « à l’écoute des sensibilités et des désirs des participants » et n’hésitera pas à élargir le champs des médiums pour varier les pratiques artistiques au sein de l’atelier.