Un travailleur de l’ESAT Vernet Industriel au restaurant Le Noirlac

Depuis plusieurs mois, l’ESAT Vernet Industriel a entrepris une formation avec l’entreprise Tendance et Terroir destinée à un groupe de personnes en situation de handicap souhaitant faire reconnaître leur savoir-faire en matière de cuisine et de service.
Parmi eux, Jérémy Métier a souhaité effectuer un stage dans un restaurant, pour mettre en pratique ses connaissances en matière de service à l’assiette et pourquoi pas, un jour, trouver un emploi en dehors du cadre protecteur de l’ESAT.

Jérémy, entouré de Valérie Aumas, directrice de la restauration au Noirlac et de Marie-Françoise Roth, directrice de l’établissement

Karine Moutonnet, monitrice, a été rencontré les propriétaires, Claudy et Marie-Françoise Roth, de l’hôtel-restaurant Le Noirlac (Cher), qui ont immédiatement adhérés au souhait de Jérémy. C’est Valérie Aumas, directrice de la restauration, qui a accueilli et accompagné Jérémy tout au long de sa formation.
A la fois pour l’équipe du Noirlac et pour Jérémy, cette expérience de quinze jours a été riche et enthousiasmante.

 

Les professionnels de l’APEI de Saint-Amand-Montrond remercient toute l’équipe du Noirlac pour l’attention, la pédagogie et le temps qu’ils ont passé pour accueillir et faire progresser Jérémy au sein de leur établissement.

Julia Gaulon, correspondante, en parle dans le Berry Républicain du 25/02/2015 :

Le travail, plus fort que le handicap

Jérémy Métier est passionné par la restauration. Il est aussi travailleur handicapé en Esat à Saint-Amand et effectue en ce moment un stage à l’hôtel-restaurant le Noirlac.

«J’apprécie la relation avec le client. » Jérémy Métier a le sourire jusqu’aux oreilles. Depuis quelques jours, le jeune homme de vingt-quatre ans, travailleur en situation de handicap à l’Établissement et service d’aide par le travail (Esat) Vernet industriel, effectue un stage au prestigieux hôtel-restaurant le Noirlac. Pour lui, c’est une première.

« Il est très impliqué, il pose beaucoup de questions »

C’est la première fois qu’un travailleur de la cuisine de l’ESAT effectue un stage en milieu dit “ordinaire” non protégé

« Jérémy n’avait jamais effectué de stage en restauration en milieu non protégé auparavant, indique la monitrice Karine Moutonnet. C’est lui qui en a fait la demande. » Jérémy Métier travaille à la cuisine de l’Esat depuis 2013 et y effectue notamment le service. « Mais ses clients sont la plupart du temps ses collègues, les autres employés de l’Esat, sourit Karine Moutonnet. Ce sont des gens qu’il connaît. » Rien à voir, donc, avec ce que lui est proposé au Noirlac, où les gens servis sont de parfaits inconnus. Ou presque. « Jérémy a en partie assuré le service du maire Thierry Vinçon qui est venu se restaurer. Il ne s’est pas laissé impressionner », indique, admirative, Valérie Aumas, la directrice de la restauration de l’établissement.
Le jeune homme reste en tout quinze jours au Noirlac. L’idée est pour lui qu’il découvre – ou approfondisse (il a reçu, à l’Esat, une formation portant notamment sur la préparation, la présentation et le service à l’assiette) – le service en salle, le travail en cuisine, au bar et même le nettoyage et la préparation des chambres de l’hôtel. L’occasion d’un bel aperçu sur le travail en hôtellerie-restauration, même si la préférence du jeune homme va, pour l’heure, au service en salle. « Cela me fait plaisir quand le client est satisfait », explique-t-il, tout sourire.
Un enthousiasme largement partagé par Valérie Aumas et Marie-Françoise Roth, directrice de l’établissement. « Il est très impliqué, pose beaucoup de questions… Il est extrêmement poli avec la clientèle. »
Une situation qui n’allait pas forcément de soi. Car c’était aussi la première fois que le Noirlac accueillait un stagiaire en provenance de l’Esat. « Nous accueillions des gens de Segpa, qui ont d’autres difficultés, mais pas encore de stagiaires de l’Esat, explique Marie-Françoise Roth. L’idée est d’aider un peu ces jeunes. Et l’expérience est pour l’instant très satisfaisante. »
A tel point que Jérémy, lui, se verrait bien revenir. Ou bien plutôt ne pas partir : « Si jamais vous avez besoin d’extras plus tard… », hasarde-t-il, les yeux pétillants, auprès de la directrice du Noirlac.
Il lui faudra toutefois progresser par étapes. Car le jeune homme, malgré son dynamisme et son énergie débordante, n’a pas encore eu l’occasion d’effectuer un service complet dans l’établissement et les conditions de travail d’un restaurant diffèrent radicalement de celles d’un Esat. « Nous n’attendons pas de rendement particulier de la part des travailleurs, explique Hélène Mercier, de l’APEI (l’Association de parents d’enfants inadaptés qui gère l’Esat Vernet Industriel). Mais nous encourageons bien sûr toute initiative tournée vers l’extérieur, vers le milieu ordinaire. » Jérémy semble donc plutôt en bonne voie.