A cette occasion, M. Christian Denis, directeur général et Jacques Khefif, directeur du site, répondent à Mme Marie-Claire Raymond, journaliste
Le Berry Républicain du 28 avril 2010 :
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Une nouvelle vie sans rupture ni à-coup
Après dix-huit mois de travaux, les foyers Bernard-Fagot viennent d’ouvrir leurs portes à Saint-Amand. Ils accueillent cinquante-trois adultes handicapés mentaux.
Dix ans que l’association de parents d’enfants inadaptés de Saint-Amand (APEI) en rêvait. Une décennie qu’elle réfléchissait à un établissement qui permettrait de loger les adultes handicapés mentaux, quel que soit leur âge, l’importance de leur handicap ou l’avancé de leur maladie.
« On a fait pas mal de déplacements pour voir ce qui se faisait ailleurs », explique Christian Denis, qui partage son poste de directeur général avec le psychiatre Patrick Soldati. Le gestionnaire depuis vingt ans ajoute : « On a pu faire du sur-mesure car l’association a gardé la maîtrise d’ouvrage pratiquement jusqu’au bout. »
Il a fallu un an et demi de construction pour que les foyers Bernard-Fagot sortent de terre. Pourquoi « les foyers » ? Parce que, dessiné en étoile, l’établissement permet la cohabitation de plusieurs types d’hébergement. « Il y a le foyer traditionnel qui héberge des gens qui travaillent dans un établissement d’aide par le travail (Esat), détaille Christian Denis. Dans la journée, ces résidents font du cartonnage, de la sous-traitance industrielle ou des espaces verts. Le soir, ils ont encore besoin d’un accompagnement spécifique. » Il y a aussi un foyer de vie, qui prend soin de gens qui ne peuvent pas ou plus travailler, parce que leur maladie mentale a progressé. « C’est une structure qui répond à une attente nationale et à un sous-équipement du Cher. On accueille également des personnes âgées de plus de soixante ans, autonomes et non médicalisées. Enfin, nous disposons de deux chambres pour un accueil d’urgence et ponctuel. Le seul dans le sud du Cher. »
« L’avantage, c’est que cela rend le parcours des résidents plus fluide, sans à-coup, précise Jacques Khefif, directeur du site. Si la maladie s’aggrave, le patient garde les mêmes éducateurs, un même lieu de vie. Or ce que craignent le plus les personnes handicapées, ce sont les ruptures, les changements. C’est aussi un confort pour les familles. »
Une branche de l’étoile abrite un bâtiment destiné aux activités peinture ou gym (en projet). « On ne l’a volontairement pas intégré au foyer de vie, explique Christian Denis, pour montrer que pour s’y rendre, il faut avoir enlevé sa robe de chambre et ses chaussons. Faire la démarche. »
Mobilier compris, les foyers ont coûté près de onze millions d’euros. Cinquante-deux salariés y travaillent auprès de cinquante-trois résidants. « On a essayé de mettre à leur disposition de la belle qualité, tout en faisant œuvre utile. »