Crèche vivante à la cathédrale de Bourges

Six personnes en situation de handicap de l’ESAT Vernet Industriel ont participé à la manifestation

Le 17 décembre 2009, article d’Alexandra Trépardoux, journaliste à L’écho du Berry :

Intégration et solidarité pour Noël

Six travailleurs handicapés de l’ESAT Vernet Industriel à Saint-Amand participeront aux quatre représentations d’un conte de Noël. Organisé par une association de quartier, il aura lieu dimanche à la cathédrale de Bourges.

Ils travaillent au cartonnage, espaces verts ou sous-traitance. Le temps d’une après-midi, Daniel, Paul, Marie-Ange, Stéphane, Olivier et Christelle revêtiront une autre tenue en devenant acteurs de la crèche vivante à la cathédrale de Bourges. Six travailleurs handicapés de l’Esat (Etablissement et service d’aide par le travail) Vernet industriel à Saint-Amand participeront à l’installation de la crèche, samedi 19 et au spectacle, dimanche 20 décembre.

Sandra Fleury, directrice de l’Esat, entourée de Paul, Marie-Ange et Daniel qui seront figurants dans la crèche vivante

Depuis cinq ans, des personnes de l’Esat font partie de la crèche, organisée par l’association des habitants du quartier Emile-Martin Jean-Baffier à Bourges, qui a lieu depuis quatorze ans. Une logique pour Sandra Fleury, directrice de l’Esat Vernet industriel et également trésorière de l’association : « A l’Esat, nous sommes là pour essayer de leur faire acquérir le plus d’autonomie possible. Nous le faisons déjà avec les clubs sportifs locaux. Nous ne sommes pas dans l’assistanat. Les personnes de l’Esat participent à l’évènement et sont intégrées dans une équipe. » Quand à l’affiche de la manifestation, elle a été réalisée par Sandrine Pulby, de l’atelier peinture de l’APEI (Association de parents d’enfants inadaptés) de Saint-Amand. Sandra Fleury et son mari, président de l’association, joueront les rôles de Marie et Joseph dans un conte de Noël étonnant sur l’histoire d’un quatrième Roi Mage, arrivé bien longtemps après la naissance de Jésus. Ce Roi Mage se transforme en Père Noël pour apporter un cadeau précieux, l’eau. Une quarantaine de personnes est, en moyenne, “sur scène”.

« Le conte de Noël attire chaque année environ 5000 spectateurs dans la cathédrale », rapporte Sandra Fleury pour qui, « c’est une grande satisfaction de voir les personnes de l’Esat échanger avec l’équipe. Comme nous, ils sont bénévoles et donnent de leur temps aux autres. » Cette année, ils sont quatre sur six à avoir déjà participé. « C’est basé sur le volontariat. Et maintenant, je n’ai presque plus besoin d’en parler.Ils viennent directement me voir ! » La plupart sont Saint-Amandois et ont entre 22 et 47 ans. Avant d’être à l’Esat, Paul, Berruyer, se souvient avoir été spectateur de la crèche du temps où elle avait lieu en dehors de la cathédrale. Pas tout à fait la même température ! L’an dernier, Paul, avait revêtu le costume d’un artisan. Il attend avec impatience, comme ses collègues, le week-end.
Le spectacle de son et lumière, gratuit, mis en scène par Marc-Eric Chambon, est ouvert à tous car « c’est avant tout un conte, ce n’est pas la messe de minuit. Malgré tout il y a plein de symboles religieux. » Les quatre représentations de trente minutes chacune (dont le coût se situe entre 8000 et 10 000 euros) ne pourraient avoir lieu sans l’aide financière et/ou matérielle de la ville de Bourges, de l’APEI, de la paroisse et de l’association de quartier bien sûr. A cette occasion aura également lieu une collecte de jouets en faveur d’une association pour les enfants défavorisés « car c’est aussi un spectacle de solidarité. »