Christian Denis et Patrick Soldati, directeurs généraux, ont été interviewés, par Stéphanie Payssan, journaliste à l’Echo du Berry
L’Echo du Berry du 10 du 16 avril 2008 :
« De nouvelles structures d’accueil pour handicapés
sont en projet à Saint-Amand »
L’APEI projette la construction de bâtiments qui comprendront un foyer de vie, un internat et des chambres pour les retraités et pour l’accueil d’urgence.
Pour les directeurs généraux de l’APEI, P. Soldati et C. Denis, de nouvelles structures d’accueil sont nécessaires.
Que faire des personnes handicapées qui ne peuvent plus travailler soit du fait de leur fatigabilité soit du fait de leur vieillissement précoce ou qui sont à la retraite ? Le problème est posé. Les solutions ne sont malheureusement pas nombreuses. « Actuellement, ces personnes sont dirigées vers les hôpitaux psychiatriques alors que des structures médico-sociales seraient plus adéquates. Le maître mot en matière de handicap est adaptabilité », estiment Christian Denis et Patrick Soldati, les directeurs généraux de l’Association de parents d’enfants inadaptés (APEI), présidée par Jean-Pierre Havard.
Pour cela, l’APEI, qui a 30 ans, a imaginé plusieurs structures répondant aux besoins de la population handicapée. Ces différents lieux d’accueil seront implantés dans le quartier des Séjots.
• Quelle est l’origine du projet ?
Les parents, sous l’impulsion de l’ancien président de l’APEI aujourd’hui décédé, Bernard Fagot, sont à l’origine du projet. Les premières réflexions ont eu lieu dès 2000. Huit ans plus tard, le projet est prêt à être concrétisé. (Lire article ci-dessous).
• Quelles seront les personnes concernées ?
Plusieurs types de populations handicapées seront accueillis. Celles qui ne peuvent plus travailler ; celles qui ont atteint l’âge administratif de la retraite, 60 ans ; celles qui ont besoin d’être accueillies en urgence ; celles qui travaillent.
• Pourquoi construire ce type de structure à Saint-Amand ?
« Dans le Cher, il n’existe pas de foyer de vie, ni de structure pour accueillir les retraités ni de lieux d’accueil d’urgence. Il y a un vide que nous devons combler », font remarquer Christian Denis et Patrick Soldati. L’objectif est de créer un ensemble d’accueil à taille humaine intégré dans un quartier pour que les résidants soient en contact avec des voisins. L’intérêt est aussi de ne pas déraciner les personnes handicapées qui sont originaires du Saint-Amandois. « Ce projet permettra aussi aux personnes qui ne pourront plus travailler de rester à Saint-Amand, là où elles ont vécu et où elles ont leurs amis. »
Le fait que les différentes structures d’accueil fassent partie d’un même ensemble permettra aussi aux résidants de passer d’une structure à l’autre, selon leurs besoins, sans grand bouleversement.
• Quelles sont les structures qui font partie du projet ?
Le foyer de vie accueillera 24 personnes qui ne peuvent plus travailler. Les âges des résidants varieront. « En matière de handicap, on ne raisonne pas en terme d’âge biologique. C’est toute la difficulté car le système français est entièrement basé sur l’âge biologique », note Patrick Soldati. Des activités seront mises en place au sein de ce foyer dans le but de conserver les connaissances que ces personnes ont acquises en travaillant en Etablissement et service d’aide par le travail (Esat). Le développement des acquis y sera également recherché.
Une autre structure, avec une prise en charge spécifique, accueillera cinq personnes ayant atteint l’âge administratif de la retraite (60 ans).
Un accueil temporaire d’urgence sera aussi mis en place. Trois places y seront disponibles. Cela concerne les personnes handicapées qui vivent dans leur famille. « En effet, des soucis surgissent quand l’un des parents doit être hospitalisé ou décède, expliquent les deux directeurs. Il faut alors rapidement trouver un hébergement pour la personne handicapée qui ne peut pas rester seule. »
Enfin, un internat sera ouvert pour les personnes qui travaillent. « Nous avons déjà un internat de 14 places rue Sarrault. Nous proposerons désormais 24 places. »
Ce projet va également participer au développement de l’Est de la ville.
5 600 m², 56 chambres, 9 millions d’euros
Les foyers “Bernard-Fagot” devraient employer une cinquantaine de personnes. Le directeur est en cours recrutement.
L’ensemble immobilier, qui portera le nom de Foyers Bernard-Fagot, sera construit dans le quartier des Séjots. Les appels d’offres pour trouver les entreprises, qui interviendront dans la construction, sont en cours. 5 600 m² de bâtiments seront édifiés. Ils comprendront 56 chambres, une cantine, des cuisines et des ateliers pédagogiques. « Nous travaillons avec Christelle Auroy qui est architecte à Saint-Amand. Comme l’APEI est maître d’ouvrage, cela permet de pouvoir intervenir sur les travaux et de s’adapter au fur et à mesure. Nous maîtriserons la construction jusqu’au dernier moment », estime Christian Denis. Le coût des travaux s’élève à 9 ME qui seront financés par les fonds propres de l’APEI (3 ME) et par un prêt bancaire pour lequel le Conseil général et la Ville de Saint-Amand se sont portés cautions. La nouvelle structure devrait employer une cinquantaine de personnes dont « environ 36 emplois nouveaux. Cela comprendra des postes médico-sociaux, de chauffeurs, de cuisiniers et pour l’entretien. Actuellement, nous sommes en phase de recrutement du futur directeur de la structure. Pour les autres postes, nous recruterons en 2009. » L’ouverture du site est prévue pour la fin de l’année 2009. Les travaux de construction dureront dix-huit mois.