Les fraises de l’atelier terroir

Pour la deuxième année consécutive, l’atelier terroir de l’ESAT Vernet Industriel de Saulzais-le-Potier propose aux restaurateurs, aux pâtissiers, aux grandes surfaces et aux particuliers, des fraises produites et conditionnées par des personnes en situation de handicap.
Les variétés Charlotte et Cirafine, cultivées hors sol pour faciliter le travail, sont récoltées actuellement tous les matins et livrées avant l’heure du déjeuner. Ce circuit court permet de proposer des fraises d’excellente qualité et d’une fraîcheur irréprochable.
Dans les semaines qui viennent les framboises, les myrtilles et les groseilles arriveront à maturité et viendront compléter l’offre.
C’est l’occasion, avec la production de fruits rouges, pour l’ESAT Vernet Industriel, de proposer de nouveaux gestes professionnels aux personnes en situation de handicap.

Michel Huet, directeur de l’ESAT Vernet Industriel, a organisé une présentation dégustation pour l’ensemble des clients le jeudi 5 juin 2014.

Autour de Jean-Pierre Havard, président du conseil d’administration de l’APEI de Saint-Amand-Montrond, l’équipe de l’atelier terroir.

Estelle Bardelot, journaliste, en parle dans le Berry Républicain du 07 juin 2014 :

Les fraises de l’APEI sont made in Berry

Les résidants de l’ESAT ramassent les fraises tous les deux jours, les conditionnent en barquette. Elles sont ensuite vendues aux restaurateurs, supermarchés, pâtissiers, …

L’étiquette collée sur les barquettes est explicite. « Nos fraises sont cultivées, récoltées et conditionnées à Saulzais-le-Potier par les travailleurs en situation de handicap des ateliers espaces verts et sous-traitance industrielle au sein de l’Esat Vernet industriel ». Sur l’étiquette, une photo d’un jeune homme en train de cueillir des fraises.
Ce cliché a été pris dans le champ de fraises situé juste à côté des bâtiments de l’Établissement et service d’aide par le travail (Esat) de Saulzais-le-Potier qui dépend de l’Association des parents d’enfants inadaptés (APEI) de Saint-Amand. L’idée originale est née voilà deux ans : « Nous avons un atelier espace vert et nous voulions le diversifier, explique Hélène Mercier, chargée de communication à l’APEI. Les moniteurs ont cherché des idées, fait une enquête et ils se sont rendu compte qu’il y avait une forte demande de fruits rouges chez les restaurateurs, pâtissiers locaux… » L’année dernière, sur le terrain adjacent à l’établissement où des résidents assemblent des connecteurs, des mèches en coton… une serre a été construite et des fraises ont été plantées. « Les pieds de fraises sont plantés dans des sacs dans des gouttières à hauteur d’homme, détaille Patrice Descloux, moniteur d’atelier à l’Esat. Cela évite aux travailleurs en situation de handicap de peiner et les fraises sont propres. » Un panneau solaire permet de produire de l’électricité qui alimente les batteries gérant le cycle d’arrosage automatique installé par goutte à goutte sur les pieds de fraises plantés sous la serre.

Vente aux particuliers
Tous les deux jours, en pleine récolte comme actuellement, les travailleurs, munis d’un chariot, récoltent les fruits. Des fraises Charlotte et des fraises Cirafine. Mais aussi une fraise plus méconnue, la fraise blanche dont le goût s’apparente à la fraise des bois.
Une fois ramassés, les fruits sont ramenés dans le bâtiment et conditionnés dans des barquettes. Puis, direction les étals des magasins locaux, les tables des restaurants, les vitrines des pâtissiers ou le panier de la cuisinière car l’Esat vend aussi sa production aux particuliers. « Actuellement, nous avons une vingtaine de clients, indique Patrice Descloux. Au début, l’information est passée par le bouche à oreille et cela s’est développé. Cette année, nous avons plus de clients que l’année dernière. Je crois qu’ils sont attachés à l’idée du circuit-court, de la fraîcheur du produit et que cette production est valorisante pour les résidents. »
L’année dernière, l’Esat a vendu plus d’une tonne de fraises. Depuis le 22 avril, il en a déjà commercialisé 138 kilogrammes. Viendront s’ajouter dans quelques semaines les framboises, les groseilles et les myrtilles. « C’est une nouvelle diversification », insiste Hélène Mercier. Désormais, en achetant une tartelette aux fraises chez un pâtissier local, les fruits ont une chance d’avoir poussé dans la terre de Saulzais. Une bonne terre…

PRATIQUE. Pour commander : 02.48.63.06.71
• EN CHIFFRES
1.017,60
C’est en kg, le poids des fraises Charlotte et Cirafine que les résidants de l’APEI ont vendu lors de la saison 2013.3.792
C’est le nombre de pieds de fraises plantés à Saulzais-le-Potier : 1.392 le sont sous la serre et 2.400 à l’extérieur.6,50
C’est en euros le prix de vente, au kilo, des fraises.

« Les clients aiment la production locale »
Jeudi après-midi, une petite cérémonie était organisée à l’ESAT de Saint-Amand pour célébrer le début de la récolte des fraises et faire connaître aux clients l’ensemble des actions de l’ESAT. « La production de fraises est très intéressante. Nous avons la prétention de donner du travail aux personnes en situation de handicap pour qu’elles puissent s’épanouir et s’insérer dans la cité. Cette production leur permet de travailler dehors, dans la nature. C’est une activité à laquelle nous croyons », a indiqué Michel Huet, le directeur de l’ESAT Vernet Industriel. Parmi les invités, figurait Jean-François Garitat, le responsable du rayon fruits et légumes au supermarché Leclerc à Saint-Amand. « Nous achetons des fraises depuis la première année. L’année dernière, au commencement, nous étions le seul client », insiste t-il. Le magasin achète des fraises plusieurs fois par semaine. Et vend tout : « Acheter local fait partie de la politique du groupe mais on se rend compte que les clients préfèrent acheter des fraises françaises aux fraises espagnoles et les locaux préfèrent consommer des fraises de Saulzais plutôt que des fraises bretonnes. Même si elles sont un peu plus chères. » Des fraises qui se retrouvent les tables du restaurant le Noirlac. « Nous proposons des poêlées de fraises, des fraisiers, des fraises flambée au kirsch avec de la glace à la violette », confie Marie-Françoise Roth, qui annonce que la provenance des fraises sera inscrite sur la carte.