Théâtre à la Carrosserie Mesnier

Un groupe de 15 personnes en situation de handicap des foyers Bernard-Fagot, encadrés par des artistes professionnels ou amateurs, participe depuis plusieurs mois à la réalisation d’un chantier artistique en partenariat avec la Carrosserie Mesnier.

Sylvie
Photo de J.-J. Ardoin

Le vendredi 6 juin 2014, à l’occasion de la fête de la Carrosserie Mesnier, la restitution de leur travail a eu lieu en ouverture de trois jours de spectacle et de fête. Pour une première, les participants ont été ravis de jouer sur scène devant les nombreux spectateurs venus les applaudir.

Serge et Gertrude
Photo de J.-J. Ardoin
Dominique et Arnaud
Photo de J.-J. Ardoin
Pascal, Sandrine, Anne, Dominique, Jérémy et Martine
Photo de J.-J. Ardoin

Rendez-vous est pris pour l’année prochaine pour prolonger cette première rencontre.

Anne-Lise Dupays et Stéphanie Payssan, journalistes, en parlent dans l’Echo du Berry du 28 mai au 04 juin 2014 :

Embarquez dans Un Carrosse pour tous vendredi 6 juin

La fête de la Carrosserie Mesnier se déroulera les 6, 7 et 8 juin. Le 6 juin, Un Carrosse pour tous s’ouvrira au public. Le fruit du travail mené par 25 résidents des foyers Bernard-Fagot à la Carro.

Chaque année, la fête de la Carrosserie Mesnier est l’occasion de faire découvrir au public le fruit des différents chantiers artistiques menés tout au long de l’année au théâtre saint-amandois. Ainsi, les 6, 7 et 8 juin, la Carro sera en fête. Avec une nouveauté importante pour nouvelle édition puisque le vendredi 6 juin sera entièrement dédié aux vingt-cinq apprentis clowns, comédiens et musiciens de l’APEI formés à la Carrosserie. D’où le nom de ma fête, baptisée « Un Carrosse pour tous ». Si la Carrosserie Mesnier travaille en lien avec l’APEI depuis trois ans, les ateliers théâtre, clown et expression musicale, conduits respectivement par Caroline de Vial, Olivier Gilardin et Magali Bordat, se sont renforcés cette année et vont donner lieu à une journée de représentation. En reconnaissance de ce travail mené par le théâtre saint-amandois auprès du public en situation de handicap, la Carrosserie a reçu, le 21 mai, à Tours, le prix régional 2014 de l’initiative en économie sociale, ainsi qu’un chèque de 3 000 euros. ♦ AL.D.
Marylène, Quentin, Lorris, Julien, Jason, Gertrude, Michel, Christian, Sylvie, Philippe répètent le spectacle avec enthousiasme.

Tous les quinze jours, douze résidants du foyer de vie Bernard-Fagot, rattaché à l’association de parents d’enfants inadaptés (APEI) de Saint-Amand, ont rendez-vous avec Magali Bordat à la Carrosserie Mesnier pour un atelier d’expression musicale. Après une pluie d’embrassades chaleureuses, les élèvent se ruent dans le théâtre. Ils ont hâte de montrer à Magali les costumes qu’ils ont confectionnés pour leur spectacle, programmé pour le 6 juin. C’est la dernière séance avant la répétition générale et le trac avant la montée sur scène se fait déjà ressentir.

De vraies scènes de ménage
« Nous avons travaillé à partir d’un conte inspiré d’un fait réel, explique Magali, art-thérapeute et professeur de vielle à roue. Chaque lundi, un chariot avec le nécessaire pour faire le ménage est mis à disposition des résidants. » Une tâche qui ne nécessite pas un fol enthousiasme. Partant de ce fait, une histoire est née autour de surprenants personnages. Monsieur Seau (Quentin) va ainsi se laisser séduire par Madame Serpillière (Marylène), délaissant sa dulcinée Madame Essoreuse, tandis que Monsieur Balai (Julien), ce mauvais garçon, se réjouit, jusqu’à ce que L’Eponge (Jason) ne vienne remettre de l’ordre dans tout ça…
Pour concocter ce spectacle musical, Magali a fait travailler ses élèves sur l’écoute, les percussions et le travail de la voix. « Au début, je pensais que ça allait faire du bruit. Au final, c’est du plus bel effet », sourit Catherine Nathan, éducatrice et accompagnatrice du groupe. Très investis dans leurs missions, les douze élèves ont travaillé avec sérieux et surtout avec enthousiasme et le résultat est là.
Au delà de la représentation, qui sera le fruit du travail réalisé tout au long de l’année, Magali est heureuse des efforts accomplis par son groupe : « Très vite, la confiance s’est installée et des élèves qui ne s’exprimaient pas lors des premières séances ont commencé à parler et à participer très activement, se réjouit-elle. Aujourd’hui, ils n’ont plus aucune appréhension à entrer dans la salle, très sombre, ce qui n’est pas toujours évident. » Et les sourires sur les lèvres des élèves de venir conforter les propos de l’art-thérapeute. ♦ Anne-Lise Dupays

Le théâtre, ce lieu où toutes les émotions s’expriment

Les huit comédiens en herbe confieront leurs peurs au fil de leur spectacle, 1+1+1, qui sera donné le 6 juin à la Carrosserie.

AVEC CAROLINE DE VIAL, QUI ENCADRE LES CHANTIERS THEÂTRE de la Carrosserie Mesnier, huit résidants du foyer traditionnel Bernard-Fagot ont planché sur les émotions et plus particulièrement sur la peur. Par le biais du gromelot, langage imaginaire, d’exercices d’écoute et surtout d’expression de leurs peurs, les élèves ont construit un spectacle avec Caroline mais aussi avec leur éducatrice Sabrina Bailly, qui participe activement à l’atelier. « Sur scène, tout le monde est à égalité devant le trac, confie l’éducatrice. Après des débuts difficiles pour certains, une relation de confiance s’est instaurée dans le groupe grâce au théâtre. » Une cohésion sur la scène de la Carro qui perdure jusqu’au sein du foyer. Les comédiens en herbe – Arnaud, Pascal, Jérémy, Dominique, Anne, Martine, Sonia et Sandrine – travaillent tous à l’ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail). La joie et l’assurance que leur procure cet atelier théâtre sont palpables et Anne, 24 ans, qui va monter sur scène pour la première fois de sa vie pour Un Carrosse pour tous, résume en un mot simple ce chantier théâtre à la Carrosserie Mesnier : « Génial ! ». ♦ AL.D.

Clowns en scène

L’accordéon de Jean Corti se met à résonner dans le théâtre de la Carrosserie Mesnier. Les douze adultes handicapés du foyer de vie de l’association de parents d’enfants inadaptés (APEI) de Saint-Amand commencent à marcher l’air de rien. Au sol, des nez rouges.
La musique se termine et les douze clowns en devenir s’allongent sur le plateau avant de s’éveiller et d’enfiler leurs nez. Les clowns naissent peu à peu. Tous les quinze jours, depuis le mois de septembre, les adultes du foyer de vie des foyers Bernard-Fagot répètent sous la direction d’Olivier Gilardin, acteur et animateur d’ateliers. « Le but est que les participants puissent travailler ensemble, qu’ils y trouvent du plaisir, qu’ils puissent jouer des rôles et être présents, explique Olivier. Ils présenteront le 6 juin, lors de la restitution, la naissance du clown et des tranches de vie. »
Chacun a choisi son costume, son chapeau. Avec le nez rouge, les participants se transforment et sont dans la spontanéité. « C’est aussi le principe du clown », note Olivier. Le plaisir est bien au rendez-vous. « L’atelier permet à ces adultes de s’ouvrir vers l’extérieur, de s’insérer, de se sociabiliser, fait remarquer Catherine Nathan, monitrice éducatrice au foyer de vie. Il est important qu’ils participent en tant que spectateurs et acteurs de la vie locale. Nous devons amener à vivre dans la ville, à s’intégrer .
Le 6 juin,les douze participants présenteront les clowns qui sommeillent en eux. ♦ S.P.

Marie-Claire Raymond, journaliste, en parle dans le Berry Républicain du 03 juin 2014 :

Clowns et bal musette à la Carrosserie

Pour l’équipe de la Carro et de l’APEI, rendez-vous vendredi à partir de 15h30, pour la restitution de trois ateliers.

Le théâtre de la Carrosserie Mesnier profite de sa fête, Un carrosse pour tous, pour mettre en avant son partenariat avec l’APEI (1) de Saint-Amand.
Depuis plusieurs années, quinze résidents du foyer de vie Bernard-Fagot participent à des ateliers théâtre et d’expression musicale. Le partenariat s’est élargi au mois de janvier. Et depuis, huit résidents du foyer traditionnel – des adultes qui travaillent en Esat (2) – s’adonnent au théâtre, via un atelier animé par la comédienne Caroline de Vial. « Ces activités participent à l’intégration sociale des personnes en situation de handicap, précise Hélène Mercier, chargée de la communication à l’APEI. C’est important pour eux d’exprimer leurs émotions. »
Vendredi, premier jour de la fête de la Carro, les résidents de l’APEI ouvriront la fête de la Carro, avec la restitution de leurs trois chantiers (réservation conseillée !). « On est ravi de ce partenariat entre valides et non valides, souligne Nathalie Richard, présidente de la Carrosserie. Dans ce partenariat fort, on a été soutenu par le Crédit coopératif. » « D’ailleurs, l’ensemble du projet avec l’APEI, poursuit Béatrice Védrine, directrice du théâtre, a reçu le prix régional de l’innovation en économie sociale et solidaire du Crédit coopératif. Et on concourt pour le prix national. »
La journée de samedi commence par un lâcher de clowns sur le marché de Saint-Amand, accompagné par les comédiens du chantier adultes. Neuf comédiens amateurs que l’on retrouve dès 17 heures, pour un spectacle autour d’ En attendant Godot.
Après moult surprises, on dînera de crêpes (sucrées et salées), avant de danser avec le Balluche de la Saugrenue. Cinq musiciens qui proposeront au public de gesticuler sur un répertoire des années 1930, revisité par le punk, le dub… « De la roots musette », comme ils se définissent eux-mêmes.
La soirée se poursuivra par une soirée Playlist, pour danser encore et encore.

Davantage d’adhérents
La journée de dimanche est dédiée à partir de 15 h 30, à la restitution de l’atelier théâtre enfants. Là aussi la réservation est très fortement conseillée !
Et sinon comment va la Carro ? « On a reçu un sacré coup de pouce grâce au mécénat du crédit coopératif, de l’APEI, mais aussi grâce à des dons privés comme celui de Nathalie Tiffeneau, coiffeuse à Saint-Amand, pointe Nathalie Richard. On a aussi eu l’aide des adhérents qui sont passés de 244 à 343 en un an ! » « Le DLA (3) a également donné son rapport, ajoute Béatrice Védrine. Pour lui, la Carro est bien gérée. Il note que le projet est singulier, ambitieux, original : un cas d’école pour la région. Pour lui, il faut maintenant ancrer ce projet dans le territoire : la balle est donc dans le camp politique. Pour lui, il est indispensable que la structure ait des visibilités de financement, avec une convention tripartite ville-département-Région et triennale. » Et Nathalie Richard de conclure : « Il nous a aussi fait prendre conscience de notre niveau de savoir faire et d’ingénierie. Un savoir faire qu’on ne valorisait pas assez financièrement. »

(1) Association de parents d’enfants inadaptés de Saint-Amand.
(2) Établissement et service d’aide par le travail.
(3) Dispositif local d’accompagnement.